
La cuisine catalane, riche de traditions et d’influences méditerranéennes, regorge de plats aussi savoureux que conviviaux.
Parmi eux, la coca catalane occupe une place toute particulière. Polyvalente, généreuse et profondément ancrée dans le patrimoine culinaire local, elle incarne à merveille l’esprit de partage et de simplicité qui caractérise la gastronomie populaire de cette région.
Qu’elle soit salée ou sucrée, la coca catalane traverse les saisons, les fêtes et les générations.
La coca est une sorte de galette, tarte ou fougasse préparée avec une pâte à base de farine, d’eau, de levure et d’huile d’olive. Elle peut être épaisse ou fine, briochée ou croustillante, selon la recette locale ou familiale. Mais ce qui la rend unique, c’est sa capacité à accueillir une infinité de garnitures : légumes, poissons, viandes, fruits, crème ou fruits secs.
Son nom vient du mot « coca » en catalan, qui désigne des préparations de pâte cuite au four. On la retrouve sous différentes formes non seulement en Catalogne, mais aussi dans d’autres territoires de culture catalane comme les Îles Baléares, la Communauté valencienne, l’Andorre ou encore le Roussillon français (Pyrénées Orientales).
Les origines de la coca remontent au Moyen Âge. Elle serait née d’une manière ingénieuse de réutiliser les restes de pâte à pain. Au lieu de les jeter, on les aplatissait, on y ajoutait ce qu’on avait sous la main — légumes, poisson salé, saindoux, fruits secs — et on les enfournait. Résultat : une sorte de pain plat garni, à mi-chemin entre une pizza rustique et une focaccia méditerranéenne, qui s’est peu à peu imposée comme un plat à part entière.
Aujourd’hui encore, la coca garde cette dimension de cuisine de récupération. Elle est un témoignage vivant de la créativité culinaire paysanne, et de la capacité à faire de la simplicité un art gustatif.
La coca salée : un goût de terroir
La coca salée est sans doute la plus connue hors de Catalogne. Elle est souvent servie à l’apéritif, en entrée ou en plat principal, accompagnée d’une salade ou d’un verre de vin.
L’une des versions les plus emblématiques est la coca de recapte. « Recapte » signifie en catalan « provisions », et la recette consiste à utiliser ce qu’on a sous la main. On y retrouve en général :
La coca de recapte est l’incarnation même de la cuisine de marché : colorée, goûteuse, généreuse, elle sent bon les légumes du soleil et l’huile d’olive.
La coca sucrée : douceur de fêtes
La coca sucrée est quant à elle souvent associée aux fêtes traditionnelles, en particulier la Sant Joan (la Saint-Jean, célébrée le 24 juin), où elle est servie avec du cava et dégustée autour des feux de la Saint-Jean.
Parmi les plus populaires, on trouve :
Ces versions sucrées ont souvent une texture entre la brioche et le pain au lait, et sont parfois aromatisées à l’anis ou au citron, ce qui leur donne un parfum très caractéristique.
On compare souvent la coca catalane à la pizza italienne, car toutes deux reposent sur une base de pâte à pain garnie avant cuisson. Pourtant, les différences sont nombreuses, tant dans la philosophie culinaire que dans la préparation.
La pizza italienne est généralement plus fine, plus souple, souvent garnie de sauce tomate, de mozzarella et d’ingrédients ajoutés avec précision. C’est un plat codifié, parfois très sophistiqué dans ses garnitures.
À l’inverse, la coca catalane est moins normée, plus rustique, et ne comporte que rarement de fromage ou de sauce tomate. On y privilégie des produits cuits au préalable, comme des légumes grillés ou confits, et des charcuteries sèches. La coca n’a pas besoin de fond de sauce : l’huile d’olive, les sucs des légumes et les herbes suffisent à la parfumer.
Par ailleurs, la coca se décline également en version sucrée, ce qui n’a pas vraiment d’équivalent en Italie dans le domaine de la pizza.
En somme, la pizza est urbaine, née dans les rues de Naples ; la coca est rurale, paysanne, née dans les cuisines de village.
La coca ne se mange pas seulement à la maison. On la retrouve dans toutes les boulangeries et pâtisseries catalanes, souvent dans des formats individuels pour les pauses déjeuner ou en grandes plaques à partager lors des repas de famille.
Elle accompagne les moments festifs, les repas de village, les pique-niques et les fêtes religieuses. Elle est aussi omniprésente dans les marchés de Noël et les célébrations estivales.
Mieux encore : chaque famille a souvent sa propre recette, transmise de génération en génération. Certains y ajoutent une touche personnelle : un peu de romarin, un soupçon de miel, une pincée de cannelle ou quelques olives locales.
Réaliser une coca chez soi est relativement simple. Voici une base de recette pour une coca salée de recapte :
Ingrédients pour la pâte :
Pour la garniture :
Préparation :
Et voilà ! Une coca maison délicieuse, à savourer tiède ou froide, parfaite à partager.
La coca catalane est bien plus qu’un simple plat : c’est une tradition vivante, gourmande, profondément enracinée dans l’identité culturelle de la Catalogne. À la fois humble et généreuse, elle illustre à merveille ce que la cuisine méditerranéenne a de meilleur : des produits frais, une préparation simple, et surtout un art de vivre tourné vers le partage.
Que vous soyez de passage en Catalogne ou amateur de cuisine du sud, la coca est un incontournable à découvrir, à goûter… et à adopter.
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